mar. 25 mars 2025

Léger mieux en Europe, sans que cela soit pour autant l’euphorie, divergence en Grande-Bretagne, et situation contrastée aux États-Unis, telles sont les leçons que l’on peut tirer des indices PMI.
Léger mieux
Et surtout en Allemagne, avec un rebond assez spectaculaire de l’indice PMI manufacturier, ce qui permet à l’indice composite de rester en territoire positif.
Il ressort de cet indice que les fabricants ont augmenté leur production pour la première fois depuis deux ans, en partie dans la perspective du plan d’investissement, mais aussi peut-être suite à des commandes plus importantes avant l’imposition des tarifs douaniers.
Par contre, le secteur des services a perdu de son élan, même si globalement les pressions inflationnistes se sont atténuées.
Pour la zone euro, l’amélioration s’observe aussi avec un indice composite qui est passé de 50.2 à 50.4 en mars. Le constat est le même que pour l’Allemagne, l’industrie montre des signes d’amélioration, alors que le secteur des services se tasse.
Concernant l’industrie, l’indice est passé de 47.6 à 48.7, affichant son niveau le plus élevé depuis plus de deux ans.
Petit bémol en revanche en France, où malgré un rebond de l’indice de l’industrie, l’indice composite demeure largement en territoire négatif. Et les perspectives demeurent peu encourageantes, S&P Global ayant annoncé que les entreprises françaises prévoyaient des niveaux d’activité plus faibles au cours des 12 prochains mois, le climat des affaires étant à son plus bas niveau depuis près de cinq ans.
Divergence en Grande-Bretagne
D’un côté, l’indice des services qui atteint un niveau record, et de l’autre, l’indice manufacturier qui chute à son niveau le plus bas depuis 18 mois, en cause des ventes à l’exportation qui ont subi leur plus forte baisse depuis août 2023.
Selon l’économiste de S&P Global, « la confiance reste proche du niveau le plus bas enregistré en janvier depuis deux ans. L’amélioration est également alimentée par de petites poches de croissance, notamment dans les services financiers, les entreprises de consommation et les fabricants continuant à lutter contre des vents contraires à la fois dans leur pays et à l’étranger ».
L’indice PMI manufacturier a connu sa plus forte baisse depuis le début des relevés en 2012, si l’on exclut le premier confinement en mars 2020.
Et S&P Global de constater, « il y a eu beaucoup d’inquiétudes concernant les tarifs douaniers américains et des prévisions sombres pour les ventes à l’exportation en raison de la volatilité des marchés mondiaux ».
Situation contrastée
Comme en Grande-Bretagne, l’indice des services a rebondi très nettement, alors que celui de l’industrie a reculé fortement aux États-Unis.
Il ressort aussi de cette enquête qu’une mesure des prix payés par les entreprises pour les intrants a bondi ce mois-ci pour atteindre son niveau le plus élevé depuis près de deux ans, avec des augmentations à la fois dans l’industrie manufacturière et dans le secteur des services.
Pour Chris Williamson, économiste chez S&P Global, « la confiance des entreprises dans les perspectives s’est également assombrie... en grande partie à cause des inquiétudes croissantes concernant les impacts négatifs des récentes initiatives politiques de la nouvelle administration. Les inquiétudes les plus répandues concernent l’impact des réductions des dépenses fédérales et des droits de douane ».
Grâce aux services, l’indice composite est passé de 51.6 à 53.5 en mars, et comme signalé, le sous-indice qui mesure les prix payés est passé de 58.4 à 60.9.
Pas étonnant dès lors que le président de la FED d’Atlanta, Raphael Bostic, ait déclaré qu’il s’attendait à un ralentissement des progrès en matière d’inflation dans les mois à venir et que, par conséquent, la FED n’envisageait plus de réduire son taux d’intérêt de référence que d’un quart de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année.
Il n’est pas le seul à le penser, car même si les prévisions médianes des membres de la FED n’ont pas changé, plusieurs responsables ont revu leurs prévisions à la hausse.
Et son impression est confortée par ce qu’il retire de ses contacts avec les entreprises, à savoir qu’elles prévoient de répercuter sur les consommateurs les taxes à l’importation à venir. Même s’il ne vote pas cette année, ses propos sont à prendre avec beaucoup d’attention.
Impacts très négatifs
L’autoritarisme semble s’étendre comme une trainée de poudre, aux États-Unis, en Israël, et en Turquie.
En Turquie, l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a provoqué une onde de choc et des manifestations monstres.
Et une nouvelle fois, l’agenda politique du président Erdogan a infligé de sérieux dommages aux perspectives économiques de la Turquie
Les actions turques se sont effondrées la semaine passée, affichant la pire chute de la bourse depuis la crise financière de 2008, et la lire reste sous pression malgré des mesures de soutien déployées par la Banque centrale.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances