mar. 21 janv. 2025
Le blog de Bernard Keppenne : « Pas de grande surprise pour les premiers décrets de Trump »
Dans un premier temps, concernant les tarifs douaniers, Trump a manifestement l’intention de s’en prendre uniquement au Canada et au Mexique avec une hausse de 25 % de ces derniers à partir de février.
Pas de surprise
Les premiers décrets signés par Trump ne sont de réelles surprises, avec la sortie de l’accord de Paris, la grâce pour ceux qui ont été condamnés pour avoir envahi le Capitole, et la fermeture des frontières au flux de migrants.
Concernant les tarifs douaniers, il a seulement évoqué l’imposition de tarifs de 25 % pour le Canada et le Mexique, maintenant la pression sur les deux devises qui avaient encaissé le choc précédemment.
Pour les autres pays, pas d’annonces et les marchés boursiers européens et asiatiques ont surfé sur cette accalmie, sans aucun doute provisoire.
Débat au sein de la BCE
J’évoquais hier le fait que le débat au sein de la BCE était intense et que les points de vue divergents avaient tendance à s’exprimer publiquement. La journée d’hier a confirmé cet état de fait.
Ainsi, Robert Holzmann, responsable de la politique monétaire de la BCE, a averti que les dernières données montrent que l’inflation a augmenté à un niveau bien supérieur à 2 % en décembre, et que cela sera probablement aussi le cas en janvier.
Dès lors, la BCE risque de nuire à sa crédibilité si elle réduit ses taux d’intérêt lorsque l’inflation augmente plus rapidement que prévu, ce qui signifie que « une baisse n’est pas du tout une évidence pour moi » a-t-il déclaré.
Par contre, pour Boris Vujcic, le directeur de la Banque centrale croate, les attentes du marché concernant les réductions des taux d’intérêt de la BCE sont raisonnables.
« Il y a eu récemment une réévaluation des prix, de quatre à cinq (baisses de taux cette année) à trois ou quatre baisses, et je pense que c’est raisonnable. Je ne me sens pas mal à l’aise avec les prix actuels du marché ».
Pour autant il ne donne pas son blanc-seing, estimant que « les marchés doivent faire ces prédictions, ce n’est pas notre cas. Nous pouvons toujours attendre les données et décider ensuite ».
Il estime que même si l’inflation est légèrement repartie à la hausse en décembre, elle devrait revenir à l’objectif de 2 % vers le milieu de l’année, ce qui diffère quand même fortement de la vision de Holzmann.
Frugalité
Il semblerait que la génération Z en Chine, confrontée il est vrai à un taux de chômage élevé, pratique la frugalité dans sa consommation et a tendance à épargner.
Si cette tendance se confirme, c’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les autorités qui comptent sur la consommation intérieure pour soutenir la croissance.
Cette situation contraste fortement avec l’attitude dépensière de la génération dite « du clair de lune », terme qui désigne les personnes nées dans les années 1980 et 1990.
Mais les temps ont changé, et la crise Covid, le ralentissement économique et les mesures de répression prises par le gouvernement à l’encontre des entreprises technologiques et d’autres secteurs du secteur privé ont incité les jeunes d’aujourd’hui à se préparer au pire.
Compte tenu du taux de chômage, les jeunes recherchent des emplois offrant une plus grande sécurité d’emploi au sein des services gouvernementaux ou des entreprises d’Etat.
Hausse des taux au Japon
A première vue, il n’y a pas de raison que la BOJ n’augmente pas ses taux ce vendredi, le marché des changes ayant été encore relativement calme après les annonces de Trump.
A regarder le niveau du rendement de l’obligation japonaise à 2 ans, cette hausse n’est cependant pas encore totalement acquise, les autorités japonaises restant encore très prudentes de peur de provoquer des soubresauts sur le yen et sur la bourse.
Mais il faut aussi souligner que les rendements obligataires dans l’ensemble se sont très sensiblement détendus en l’absence d’annonces fracassantes sur la mise en place rapidement de tarifs douaniers par Trump.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances