jeu. 10 oct. 2024
Les minutes de la dernière réunion de la FED ont montré un consensus sur la baisse de 0,50 % des taux, mais aussi, que ce premier ajustement, n’engagerait pas la FED à un rythme particulier de réduction des taux.
Minutes de la FED
Sans surprise, puisqu’elle l’a elle-même évoqué, seule Michelle Bowman, membre du Conseil des gouverneurs, a marqué son désaccord par rapport à cette décision.
Mais pour autant, manifestement, il a fallu convaincre certains de la nécessité de procéder à cette réduction de 0,50 %.
Pour autant, la décision n’a pas été justifiée par une crainte d’une dégradation de la situation, comme on peut le lire dans les minutes, celles-ci soulignant que « il était important de faire savoir que la réduction d’un demi-point ne devait pas être interprétée comme une preuve de perspectives économiques moins favorables ».
Ce qui a préoccupé les responsables de la FED, ce sont clairement les inquiétudes concernant le marché du travail, car ils avaient noté les récentes augmentations du taux de chômage et les faibles chiffres de l’emploi et de l’inflation en juillet et en août.
Pour autant, et même si le marché de l’emploi est au centre des préoccupations de la FED, cette dernière continuera de scruter l’évolution de l’inflation. Et justement, cet après-midi, l’inflation est attendue en recul à 2,3 % contre 2,5 %, mais l’inflation sous-jacente devrait rester inchangée à 3,2 %.
Compte tenu d’un scénario d’une FED plus modérée dans ses prochaines baisses de taux, les rendements des Treasury 2 ans et 10 ans sont repassés au-dessus des 4 %.
Faisons le compte
La semaine prochaine, la BCE se réunira et toute la question est de savoir si elle va réduire ses taux de 0,25 %.
D’un côté, un certain nombre de responsables ont plaidé pour une nouvelle baisse de taux compte tenu du recul de l’inflation, et surtout de la dégradation de l’économie. Et d’un autre côté, d’autres s’inquiètent des risques que font peser les tensions au Moyen-Orient sur une hausse du prix du baril.
Du côté de ceux en faveur de la baisse on retrouve le gouverneur de la Banque de France, ainsi que Yannis Stournaras, gouverneur de la Banque centrale grecque, qui a déclaré « même si nous procédons à une réduction de 25 points de base maintenant et à une autre en décembre, nous reviendrons à seulement 3 %, ce qui reste très restrictif ».
Et il faut compter aussi sur le Finlandais Olli Rehn, le Letton Martins Kazaks et le Portugais Mario Centeno et surtout sur Christine Lagarde, ce qui est évidemment un élément important.
Par contre, parmi ceux qui se montrent plus réticents, on retrouve notre gouverneur, Pierre Wunsch qui a déclaré hier à l’Echo « y a-t-il un facteur décisif qui nous oblige à ouvrir la discussion en octobre ? J’aimerais vraiment voir l’analyse du personnel de la Banque centrale ».
Le Yin et le Yang
C’est un peu l’image que donne les fluctuations de la bourse chinoise depuis sa réouverture, avec des évolutions contrastées d’une séance à l’autre.
Le yuan, qui s’était assez nettement renforcé à la fin du mois de septembre avec les annonces des autorités monétaires, est reparti à la baisse par rapport au dollar sur fond d’incertitude.
Faut-il y voir une forme d’inquiétude, mais ce matin, la Banque centrale chinoise a annoncé qu’elle commencerait à accepter les demandes des institutions financières pour participer à un nouveau programme de financement, d’une valeur initiale de 500 milliards de yuans.
Ce qui concrètement signifie que les sociétés de titres, les sociétés de fonds et les assureurs éligibles peuvent demander à rejoindre le système de swap, qui leur donne un accès plus facile au financement pour acheter des actions.
Ce n’est en soit pas une nouvelle mesure car elle avait été annoncée dans l’ensemble des mesures de soutien, mais elle est justement mise en place après une forte chute de la bourse la veille.
Mais ce qui interpelle c’est le fait de vouloir à tout prix soutenir le marché boursier, même si cela pourrait contribuer à faire remonter le moral des ménages chinois qui ont subit la double peine de la chute du marché immobilier et du marché boursier.
En attendant, tous les regards seront cependant tournés vers la conférence de presse du ministère des Finances, samedi, qui pourrait révéler les plans de relance budgétaire, particulièrement attendus.
Car jusqu’à présent, les mesures annoncées ont été des mesures de relance monétaire, et maintenant, les investisseurs attentent de mesures fiscales à grande échelle. Mais comme l’attente est forte, le risque évidemment est que ces dernières ne soient pas satisfaites, ce qui pourrait alors entrainer une forte correction de la bourse.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances