mar. 12 nov. 2024
Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !
Dans le top 10 aujourd'hui : GBL, LVMH, Ageas, ASML, Cofinimmo, Solvay, UCB, Melexis, D'Ieteren, Argen-x.
Publication : le 12 novembre 2024 à 9h32
La présente communication n’a pas été établie conformément aux dispositions relatives à la promotion de la recherche indépendante en investissement et n’est pas soumise à l’interdiction de négoce avant la diffusion de la recherche.
L’effet Trump se fait encore sentir dans les marchés financiers, avec un nouveau record pour le Bitcoin, une hausse du dollar, une très bonne tenue de la bourse américaine, une chute du prix du baril, une inquiétude en Chine, et en Europe, mais également pour certaines devises émergentes.
Effet Trump
La hausse du Bitcoin est sans doute celle qui est la plus symbolique, car elle reflète les intentions de Trump de déréguler les marchés de façon totalement débridée, sans état d’âme.
La hausse du dollar s’explique plus pour des raisons d’interrogations sur la hausse du déficit qu’entraineront les mesures de Trump que sur un regain de confiance. Comme en plus, ces mesures devraient être inflationnistes, les taux obligataires aux États-Unis devraient rester fermes, et devraient sans doute même encore progresser.
L’un dans l’autre le dollar bénéficie aussi d’un regain d’intérêt des investisseurs, qui se positionnent sur les valeurs américaines et profitent de la hausse des rendements en dollar, ce qui explique sa hausse par rapport à un panier de devises.
Le mouvement est particulièrement marqué par rapport à l’euro, car on pourrait assister à un décrochage de la BCE par rapport à la FED, cette dernière pourrait en effet devoir réviser son scénario de baisses des taux si Trump met en œuvre ses mesures.
Et évidemment ces mesures ne sont pas positives pour les entreprises européennes comme je l’ai souligné dans un podcast pour le Trends.
Yuan sous pression
Le yuan est aussi en baisse par rapport au dollar, bien évidemment parce que la Chine est dans la ligne de mire de Trump, mais aussi parce que les mesures prises par les autorités chinoises continuent de laisser planer un doute sur leur réel impact.
La troisième phase du plan a été annoncée, vendredi, avec un programme qui permettra aux gouvernements locaux d’émettre 10 000 milliards de yuans supplémentaires d’obligations à échanger contre des dettes hors bilan sur trois ans pour 6 000 milliards de yuans. Et elles pourront également utiliser les 4.000 milliards de yuans supplémentaires sur cinq ans pour le même but.
Ce programme approuvé par l’Assemblée populaire nationale (APN), laisse cependant sceptique, car il va surtout servir à compenser la montagne de dettes dites « cachées » qui ont été accumulées principalement par les véhicules de financement des gouvernements locaux mobilisés pour des projets d’infrastructure.
Ce qui fait craindre que ce surendettement ne laisse que peu de marge de manœuvre pour financer de nouveaux projets destinés à relancer l’activité économique.
Selon le ministre chinois des Finances, Lan Foan, la “dette cachée” des gouvernements locaux s’élevait à 14 300 milliards de yuans fin 2023, et les autorités prévoyaient de la ramener à 2 300 milliards de yuans d’ici 2028.
Mais pour le FMI, ces dettes des véhicules de financement des gouvernements locaux s’élevaient à 60 000 milliards de yuans fin 2023, soit 47,6 % du PIB.
Lan Foan a annoncé que les autorités allaient mettre en place des politiques visant à soutenir les achats d’appartements invendus par le secteur public et à récupérer les terrains résidentiels non aménagés des promoteurs immobiliers.
Ces mesures risquent de laisser les investisseurs sur leur faim, car elles ne font que combler un trou et n’apportent aucun soutien à la demande intérieure, à un moment où les exportations risquent d’être fortement entravées avec les mesures de Trump.
Les chiffres sont sans appel, en raison des bas salaires, du taux de chômage élevé chez les jeunes et de la faiblesse du filet de sécurité sociale, les dépenses des ménages chinois sont inférieures à 40 % du PIB, soit environ 20 points de pourcentage de moins que la moyenne mondiale.
Mais comme les autorités chinoises ne savent pas encore dans quelle mesure Trump mettra ses menaces à exécution, elles se laissent encore des marges de manœuvre pour soutenir, si besoin, les entreprises exportatrices. Ce qui signifie que la demande intérieure risque fort de rester le parent pauvre de ces mesures de relance.
La forte baisse du prix du baril, ce matin, est clairement le reflet de la déception par rapport à ces nouvelles mesures annoncées par les autorités chinoises. Elles ne devraient pas soutenir la consommation et dès lors la demande de pétrole, dans un contexte où en plus Trump va encourager les nouveaux forages. La forte hausse du dollar est aussi une raison de la baisse du prix du baril, mais clairement secondaire par rapport aux autres raisons.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances